L’UNION DES ASSOCIATIONS CULTURELLES WOLOF DU SENEGAL LÉPPIY WOLOF
C’était il y a plus de cinq millénaires, dans la vallée du fleuve Nil, qu’elles ont quittée, que diverses populations négro africaines, ont commencé à migrer vers le sud ouest, vers ce qu’elles connaissaient le plus et le mieux : des cours d’eau , rivières fleuve et lacs.
Ainsi, beaucoup de ces populations s’installèrent sur les deux rives du fleuve Jukk (fleuve Sénégal) où elles ont entamé une ère nouvelle d’histoire, façonnée par des échanges et des métissages.
D’autres migrations se sont installées sur les rives du Jolibaa (le fleuve Niger ) tandis que d’autres s’installèrent entre le Rio Cacheu et le fleuve Kambi (Gambie). Des lamanats, des royaumes puis des empires s’y formèrent et s’y développèrent, fusionnant les cultures et y élaborant des approches nouvelles de vivre ensemble.
De l’empire du Ghana (3e- 11e siècle) à l’Empire qui suivit du Mali (11e – 16e ) à celui du Soŋghay , se sont intercalées des formations comme l’Empire du Jolof qui contrôla des franges Atlantiques aux berges du fleuve Sénégal , enserrant dans ses limites le royaume du Tekruur que Koli Tengella envahit , arracha et dont il Fulanisa ses composantes Wolof , Soninke , Maures …
Il y a près de 2000 ans, la Nation sénégalaise était déjà en gestation, d’abord au Tekrur, ensuite dans toute la vallée du fleuve, car les principales populations s’y trouvaient déjà rassemblées ou étaient en voie de différenciation ethnique.
Notre pays, le Sénégal peut s’estimer privilégié par l’histoire, de se retrouver au nord, au sud et à l’est avec les mêmes frontières qu’il y a mille ans. Même si ces frontières ont connu des modifications, le Sénégal se retrouve en tous cas avec les mêmes peuples qu’il y a un millénaire. Ainsi depuis huit ou neuf siècles, il n’y a plus qu’un peuple sénégalais, peut-être plus uni par les liens de la biologie et de la culture que certains peuples d’Occident, ce qui est une situation peu fréquente en Afrique. L’ensemble du peuplement sénégambien actuel est fondé sur une réelle unité anthropologique et historique, qui se vérifie jusqu’aux rivières du Sud. L’unité nationale sénégalaise est donc fondée sur une unité, historique , de peuplement et de civilisation. Ce sont, ce vivre ensemble et cette cohésion nationale ,vieux de plus d’un millénaire, qui ont fait qu’alors que le monde et notre sous-région assistent à de terribles explosions de violence et que des communiqués venant de toute part annoncent des horreurs intercommunautaires, le Sénégal qui est un pays de culture, aux croyances diverses, s’est jusqu’ici distingué par son modèle de coexistence pacifique entre les différentes communautés et confessions religieuses. En effet, partout au Sénégal, des hommes et femmes de bonne foi, de toutes les communautés, de toutes les confessions, s’efforcent, en référence aux écritures divines, traditions et coutumes, de mettre en place des cadres de concertation communs pour la cohésion sociale et l’entente, facteurs indispensables pour la paix et le développement.
C’est dans ce cadre que depuis huit ou neuf siècles, le peuple wolof
joue un rôle central fédérateur dans l’espace sénégambien.
Dans cet ordre d’idées, le Père Henri Gravand dans son ouvrage “
La civilisation seereer ” indiquait que « L’expansion de l’ethnie
Wolof a rassemblé autour d’un authentique noyau Wolof de
nombreux sénégalais habitant et qui n’appartenaient pas par la
naissance à cette ethnie. Ils s’y sont insérés pleinement par la
culture.
Le génie Wolof à été de rassembler les hommes et de leur
proposer une culture accueillant tous les apports et toutes les
valeurs.
Cependant l’ethnie wolof n’est pas seulement une culture. Elle est
d’abord une ethnie ».
Loin d’une évocation passéiste ou hégémoniste de la culture wolof. Il
s’agit de saisir et valoriser une culture ouverte, vivante,
contemporaine, créatrice et disséminée dans les différents terroirs
qu’elle occupe.
Le Wolof peut être aussi le trait d’union du « mieux vivre ensemble »
privilégiant non pas les racines de ses terroirs mais celles de la pensée
et de l’être dans des temps où les populations sont plus mobiles que
par le passé, surtout en milieu urbain .
La langue Wolof a fini de rassembler les nations de la Mauritanie, de
la Sénégambie et de faire le tour du monde.
C’est ainsi de méme pour sa culture sa musique bref pour ses arts
A l’instar de toutes les langues qui ont une large audience, le wolof
devrait avoir une assise structurelle qui indique ses racines
Égyptiennes, sa diffusion initiale et contemporaine, ses mécanismes
linguistiques, sa créativité et ses créations historiques . . .
La nation Wolof mérite d’être mieux connue, par les sénégalais, les
africains et le monde qui l’apprécie pour sa simplicité, sa tolérance
,sa Terànga et son esprit d’ouverture.
Musique, danse, théâtre, festivals d’expression wolof, médias,… la
création n’a de cesse de se réinventer chez le peuple wolof
Des écrivains contemporains de langue wolof en écriture latine ou en
ajami confirment la langue wolof dans sa tradition littéraire mais
également dans sa dimension de communication et d’information à
part entière occupant peu à peu la publicité, mais également la radio,
la télévision, les nouveaux médias, des revues numériques aux sites
web, blogs etc… se substituant à la transmission jadis familiale.
Pour une culture wolof ouverte sur le monde , citoyens, collectivités,
associations, entreprises, artistes, élèves, enseignants, écoles ou
services de l’État, nous rappelons ici le rôle essentiel de la Culture
dans l’épanouissement des hommes et des femmes et dans le
développement durable du Sénégal.
A cette fin, nous entendons y contribuer à travers une Culture Wolof:
- Ouverte sur le monde et refusant le repli sur soi mais tout en
étant à la fois fortement enracinée tel un baobab dans les
entrailles nourricières qui ont fécondé l’identité Wolof - et Gardienne vigilante d’un héritage millénaire.
Toutefois, La véritable culture est celle qui permet l’échange, facteur
de Paix universelle. Le dialogue, la cohabitation et l’interculturalité
sont les principes de base des relations citoyennes.
La culture wolof est comme toute autre culture, riche d’un patrimoine
qui doit être le média universel d’échanges, de ponts vers l’autre en
toute simplicité : la cuisine, les chants, les danses ou encore le
sport,….
A l’instar de la biodiversité naturelle, la diversité culturelle est de la
même manière un élément de stabilité et de richesse de nos sociétés et
écosystèmes. Donc elle oit être : - Epanouissante : intellectuelle, affective, morale ou spirituelle la
culture pour tous et accessible à toutes les étapes de la vie.
Elle se veut également facilitatrice d’échanges de savoirs inter et intra
générationnels. - Participative en favorisant la participation citoyenne à l’élaboration
des politiques culturelles afin de décider ensemble autour d’un bien
commun, - Vivante, transversale, capable d’évoluer, de se moderniser, de
s’interroger elle-même, de surprendre tant dans le quotidien que
dans l’exceptionnel afin de faire vivre ce patrimoine commun du
Sénégal qu’est la culture wolof. - Créatrice de développement économique et de richesses.
Face à tous ces défis, des intellectuels, des artistes wolof, ont créé un
comite d’initiative pour la mise en place d’une structure dénommée
LÉPPIY WOLOF qui pourra adopter un plan pour les actions
suivantes :
- ●Organisation de festivals
- ●Mise en place d’une Bibliothèque numérique
- ● Mise en place d’une Académie langue wolof
- ●Recueil de contes et légende
- ●Lutte contre la wolophobie
- ●Création de chaines de télévision
Voilà donc pourquoi, des citoyens Wolof d’origine, de culture , d’âge ,
de formation et de statut différents , décident d’installer cette
organisation , exhumer et offrir l’histoire , les faits de Culture d’un
groupe social foncièrement africain et fondamentalement
sénégambien.
Et, sur son installation dans cette aire géographique, Laurent Jean
Baptiste Bérenger-Féraud dans son ouvrage “Les Peuplades de la
Sénégambie: Histoire, Ethnographie, Mœurs Et Coutumes, Légendes”
souligne qu’ «Il est possible que les Ouolofs soient aborigènes de
ces vastes plaines d’alluvion qui constituent la basse Sénégambie.
En tous cas s’ils sont venus d’ailleurs, la migration s’est faite
depuis si longtemps que l’on peut sans inconvénients les regarder
comme autochthones, étant au moins de beaucoup les plus anciens
occupants»
Nous ne révélons pas et ne justifions pas des évidences ; en général et
tout le temps, es langues portent le nom des groupes qui les ont
produites. Le Wolof, peuple et langue en est une illustration parfaite.
Tout cela mérite éclairages et enseignement, accorder nos réalités à la
cadence et à l’harmonie d’un monde qui attend et écoute tout le
monde dans ses attentions de diversité .